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La
compassion d'un évêque pionnier |
Mgr le Bourgeois est l'un des premiers évêques de
France à avoir ouvert l'épineux dossier de
l'accueil des divorcés remariés dans l'Eglise
catholique. En 1971, alors évêque d'Autun, il se
trouve devant un curé déchiré de devoir refuser la
sépulture chrétienne à une femme divorcée pourtant
très pratiquante. « Enterrez-la à l'Eglise, dit
l'évêque au curé, j'en prends la responsabilité ».
Quelques années plus tard, l'Eglise catholique
reconnaîtra à tous les divorcés le droit à des
funérailles chrétiennes. |
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Oser des expériences
En 1976, le même évêque d'Autun envoie une lettre à
tous les prêtres de son diocèse pour attirer leur
attention sur l'aide qu'ils se doivent d'apporter aux
divorcés remariés : la miséricorde pastorale doit
primer en tout. Il engage également sa responsabilité
d'évêque en demandant d'expérimenter un processus de
réadmission à la communion au terme d'une vraie
démarche spirituelle et à certaines conditions de
justice et de charité envers l'ex-conjoint et les
enfants. D'autres évêques, en France et en Allemagne,
lui emboîteront le pas pour faire avancer la recherche
pastorale sur le terrain et tenter de convaincre Rome
de revoir la question.
La pratique de l'orthodoxie
Dans son livre Divorcés remariés mes frères (DDB,
1998), Mgr le Bourgeois va encore plus loin. Il
demande à ce que l'Eglise catholique s'inspire de la
pratique de l'Église orthodoxe. En effet, les
orthodoxes admettent qu'une nouvelle union puisse être
célébrée, sans qu'elle revête pour autant la même
signification mystique que le mariage. Ce nouveau lien
est célébré après un temps d'épreuve pénitentielle. Ce
n'est pas un sacrement, mais il permet au couple de
retrouver sa place dans la communauté et de communier
à nouveau.
Une pastorale en attente de miséricorde
Paradoxalement Mgr le Bourgeois n'innove pas. Il
reprend à son compte une demande formulée par le
synode des évêques qui s'était réuni en 1980 sur le
thème du couple et de la famille. Une très très large
majorité (179 oui contre 20 non et 7 abstentions)
avait voté la motion suivante : « Le synode, dans son
souci pastoral pour ces fidèles (divorcés remariés)
souhaite qu'on se livre à une nouvelle et plus
profonde recherche sur ce sujet, en tenant compte
également de la pratique des Eglises d'Orient, de
manière à mieux mettre en évidence la miséricorde
pastorale. » Toute l'Eglise catholique attend encore
la réponse à cette requête...
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Thierry Lamboleyavec Monique Hébrard
(Croire aujourd'hui)
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